30 ans d’histoire : le Musée de l’Aviation de Warluis, un héritage familial, entre mémoire et passion

30 ans. Ce chiffre résonne fort à Warluis, dans l’Oise. Trente années que le Musée de l’Aviation ouvre ses portes aux passionnés, aux familles, aux scolaires et aux curieux, dans un lieu unique en son genre. Mais derrière ces trois décennies d’ouverture officielle, se cache une aventure bien plus ancienne, née en 1945, dans l’esprit d’un adolescent visionnaire.

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Une passion née dans les ruines de la guerre

Tout commence juste après la Seconde Guerre mondiale. Jacques Maillard a 14 ans lorsqu’il commence à arpenter les abords de l’aéroport de Beauvais, dévasté par les combats. Là où d’autres voient des ruines, lui perçoit déjà un patrimoine. Il récupère ce que les soldats abandonnent : morceaux d’avions, instruments de bord, documents, uniformes. Il commence alors une collection patiemment constituée, d’abord entreposée dans le garage familial, puis peu à peu dans toute la maison. Finalement, avec l’aide des siens et grâce à l’héritage des grands-parents, il fait construire un bâtiment dédié : le musée est inauguré en 1995.

Un patrimoine familial, une transmission générationnelle

Aujourd’hui encore, le musée est géré par son fils, Bruno Maillard, président de l’association. « Mon père a tout construit de ses mains, il rangeait, étiquetait, exposait. Aujourd’hui, on poursuit son œuvre avec les bénévoles. » Pour lui, ce musée est bien plus qu’un bâtiment : c’est quatre générations de pilotes et de passionnés, une maison familiale transformée en lieu de mémoire.

Un lieu d’histoire… et de vie

Le musée n’est pas figé. Il évolue, s’enrichit, s’ouvre. Chaque année, il accueille des visites guidées, propose des animations pédagogiques dans les écoles, les EHPAD, participe à des reconstitutions historiques. Lors des journées du patrimoine, on y croise des passionnés en uniforme américain ou allemand, animés par une même volonté : faire vivre l’histoire, au plus près de la réalité. “Le devoir de mémoire, c’est aussi raconter l’humain derrière l’uniforme”, confie l’un des bénévoles.

Des objets, des avions, des voix

À l’intérieur, les visiteurs peuvent découvrir des avions (comme un Broussard ou un Mirage F1 accessible au public), des maquettes, des moteurs, des dioramas, des costumes d’époque, et des objets du quotidien de la guerre. Mais au-delà des objets, ce sont surtout les voix qui marquent : celles des guides bénévoles, des anciens combattants, des enfants ébahis, des visiteurs émus. “C’est très impressionnant”, confie une visiteuse. “On n’imagine pas qu’il y a autant de choses à voir, à comprendre… Et surtout, cette passion des gens qui nous expliquent.”

30 ans : une victoire de la mémoire sur l’oubli

Trente ans après son ouverture, le Musée de l’Aviation de Warluis n’a rien perdu de son souffle. Au contraire. Chaque objet raconte une histoire, chaque visite perpétue un souvenir. Ce lieu incarne un devoir de mémoire, façonné avec rigueur, émotion et engagement.

1995 – 2025 : plus qu’un anniversaire, c’est un appel à continuer, à partager, à se souvenir ensemble. Car ce musée, plus qu’un espace d’exposition, est devenu un lieu où la mémoire respire, se raconte et se transmet.

 

Appel aux bénévoles : venez contribuer à faire vivre 80 ans d’histoire, dans un cadre unique et chaleureux

Le Musée de l’Aviation de Warluis est bien plus qu’une exposition d’objets ou avions. C’est une aventure humaine, un lieu de mémoire vivant, animé depuis ses débuts par des bénévoles engagés dans ce projet hors du commun.

Il n’existerait pas sans une poignée de passionnés qui donnent leur temps et leur cœur. L’association, créée sous le statut loi 1901, repose entièrement sur l’engagement bénévole. Et aujourd’hui, un appel est lancé : le musée recrute.

Mais aujourd’hui, ce patrimoine vivant a besoin de nouveaux bras, de nouvelles voix, de bénévoles prêts à s’engager pour perpétuer cette mémoire.

rallye unilasalle au musée de l'aviation de warluis

Un musée bâti à la main, avec le cœur

Tout a commencé avec Jacques Maillard, le fondateur du musée. Dès 1945, à seulement 14 ans, il commence à récupérer des pièces d’avion sur l’aéroport de Beauvais, encore jonché de vestiges de guerre. Ce qui n’était qu’un garage s’est transformé au fil des décennies en un musée à part entière.

Mais il n’était pas seul. Autour de lui, des amis, des anciens pilotes, des passionnés d’histoire se sont regroupés pour enrichir la collection. Certains ont passé des centaines d’heures à construire des dioramas, de véritables scènes miniatures reconstituant des bases militaires, des camps ou des aérodromes.

L’un des plus emblématiques, un diaporama de base de lancement de V1, est encore visible aujourd’hui. Chaque arbre, chaque bâtiment, chaque figurine a été posé à la main, peint, collé, agencé avec un soin méticuleux. L’un des créateurs de ces scènes, Jean Lagouche, ami de la famille Maillard, a consacré des années de sa vie à ces réalisations. Un travail d’orfèvre, aujourd’hui précieusement conservé et montré au public.

Un bénévolat riche de sens

Être bénévole au Musée de l’Aviation, ce n’est pas seulement « garder un lieu ». C’est raconter l’histoire à travers les objets, inspirer les plus jeunes, parfois réconcilier des familles avec leur propre passé. C’est aussi accueillir des écoles, des EHPAD, des passionnés d’histoire ou des familles en promenade, avec toujours un mot juste, une explication vivante, ou une anecdote.

C’est, surtout, faire partie d’une chaîne de transmission unique, où chaque génération apprend de la précédente pour mieux transmettre à la suivante.

Un appel à vous

Alors, si vous êtes de passage dans l’Oise, si vous êtes passionné d’aviation, d’histoire, ou simplement sensible à la préservation de notre mémoire collective, sachez-le : le Musée de l’Aviation de Warluis a besoin de vous.

Rejoindre l’équipe de bénévoles, c’est intégrer une communauté chaleureuse, prendre part à un projet concret et émouvant, et contribuer à faire vivre 80 ans d’histoire aérienne et humaine.

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Ce que vous pourriez y faire :

  • Accueil du public lors des ouvertures et événements ;
  • Guidage des visites, avec formation assurée sur place ;
  • Entretien léger des installations et du matériel ;
  • Participation aux reconstitutions historiques ;
  • Classement, inventaire et mise en valeur des nouvelles pièces reçues ;
  • Montage de vitrines, scénographie, muséographie

Le Mirage F1 au musée

Le Mirage F1 : rêve d’acier et de vitesse

Au Musée de l’Aviation de Warluis, chaque avion a son histoire. Mais parmi les appareils exposés, un, attire inévitablement l’attention : le Mirage F1 CT. Non seulement pour son allure racée, mais aussi parce qu’il incarne une page importante de l’aéronautique française, et qu’il est raconté avec passion par les bénévoles.

Un avion conçu pour la supériorité tactique

Le Mirage F1, développé par Dassault Aviation, a effectué son premier vol le 23 décembre 1966 et a été officiellement mis en service au sein de l’Armée de l’air française dès 1973, notamment à la base aérienne de Reims-Champagne. Grâce à son aile en flèche haute et ses volets hypersustentateurs, il peut décoller et atterrir sur des pistes courtes avec une cadence remarquable, tout en dépassant Mach 2 à haute altitude. 

De l’intercepteur au chasseur tactique

À la fin des années 1980, l’arrivée du Mirage 2000 dans le rôle d’intercepteur a rendu de nombreux F1 C disponibles. Pour prolonger leur carrière et remplacer des avions vieillissants (Mirage III/E et V), 55 d’entre eux ont été transformés en version Mirage F1 CT (Chasse Tactique). Cette conversion incluait une modernisation complète de l’électronique : radar Cyrano IVM‑R, système de navigation/attaque avec télémètre laser sous le nez, nouveaux sièges éjectables, détecteur d’alerte radar numérique, lance-leurres infrarouges et capacités Air‑to‑Ground renforcées.. 

Performances et armement polyvalent

Le Mirage F1 CT conserve le moteur SNECMA Atar 9K‑50, générant environ 7.2 T de poussée, ce qui lui confère une vitesse supérieure à Mach 2.2 et une altitude opérationnelle de près de 20 000 m. Il est capable de transporter jusqu’à 6 300 kg d’armement : bombes à grappes, roquettes non guidées, missiles air‑sol, mais aussi missiles air‑air comme le Magic II ou Sidewinder pour l’autodéfense.

Une carrière au service des opérations extérieures

Le modèle exposé au musée est particulièrement chargé d’histoire. Il était initialement en version F1 C, livré en 1981, mais fut converti en CT au milieu des années 1990. Il a servi dans différentes bases françaises et a participé à plusieurs opérations emblématiques : missions d’interception, surveillance ou combat à en Bosnie, au Tchad et dans le Golfe pendant la guerre du Koweït. Il a accumulé plus de 6 300 heures de vol avant d’être mis en stockage, puis confié au musée en 2020 via un prêt longue durée. En 2009, après 6346 heures de vol, il prend sa retraite opérationnelle et est stocké à Châteaudun. Puis en 2020, grâce à une convention de prêt longue durée, de 99 ans avec l’Armée de l’air, il rejoint les collections du musée de Warluis.

Une pièce maîtresse d’un musée vivant

Pour le moment, le Mirage F1 CT est exposé en extérieur. Mais le musée travaille activement à la construction d’un hangar pour mieux le préserver et en faire un espace pédagogique complet.

Le Mirage F1 CT incarne l’histoire de l’aviation française moderne et le lien entre mémoire et passion.Lors des visites, les bénévoles partagent l’histoire de l’appareil, expliquent les systèmes de bord, les missions qu’il a remplies, et les évolutions techniques qu’il a connues au fil du temps. Il est aussi possible de monter dans le cockpit, fait rare dans la région. De quoi captiver les visiteurs, petits et grands, mais aussi inspirer des vocations. 

Un avion conçu pour la supériorité tactique

Le Mirage F1, développé par Dassault Aviation, a effectué son premier vol le 23 décembre 1966 et a été officiellement mis en service au sein de l’Armée de l’air française dès 1973, notamment à la base aérienne de Reims-Champagne. Grâce à son aile en flèche haute et ses volets hypersustentateurs, il peut décoller et atterrir sur des pistes courtes avec une cadence remarquable, tout en dépassant Mach 2 à haute altitude. 

De l’intercepteur au chasseur tactique

À la fin des années 1980, l’arrivée du Mirage 2000 dans le rôle d’intercepteur a rendu de nombreux F1 C disponibles. Pour prolonger leur carrière et remplacer des avions vieillissants (Mirage III/E et V), 55 d’entre eux ont été transformés en version Mirage F1 CT (Chasse Tactique). Cette conversion incluait une modernisation complète de l’électronique : radar Cyrano IVM‑R, système de navigation/attaque avec télémètre laser sous le nez, nouveaux sièges éjectables, détecteur d’alerte radar numérique, lance-leurres infrarouges et capacités Air‑to‑Ground renforcées.. 

Performances et armement polyvalent

Le Mirage F1 CT conserve le moteur SNECMA Atar 9K‑50, générant environ 7.2 T de poussée, ce qui lui confère une vitesse supérieure à Mach 2.2 et une altitude opérationnelle de près de 20 000 m. Il est capable de transporter jusqu’à 6 300 kg d’armement : bombes à grappes, roquettes non guidées, missiles air‑sol, mais aussi missiles air‑air comme le Magic II ou Sidewinder pour l’autodéfense.

Une carrière au service des opérations extérieures

Le modèle exposé au musée est particulièrement chargé d’histoire. Il était initialement en version F1 C, livré en 1981, mais fut converti en CT au milieu des années 1990. Il a servi dans différentes bases françaises et a participé à plusieurs opérations emblématiques : missions d’interception, surveillance ou combat à en Bosnie, au Tchad et dans le Golfe pendant la guerre du Koweït. Il a accumulé plus de 6 300 heures de vol avant d’être mis en stockage, puis confié au musée en 2020 via un prêt longue durée. En 2009, après 6346 heures de vol, il prend sa retraite opérationnelle et est stocké à Châteaudun. Puis en 2020, grâce à une convention de prêt longue durée, de 99 ans avec l’Armée de l’air, il rejoint les collections du musée de Warluis.

Une pièce maîtresse d’un musée vivant

Pour le moment, le Mirage F1 CT est exposé en extérieur. Mais le musée travaille activement à la construction d’un hangar pour mieux le préserver et en faire un espace pédagogique complet.

Le Mirage F1 CT incarne l’histoire de l’aviation française moderne et le lien entre mémoire et passion.Lors des visites, les bénévoles partagent l’histoire de l’appareil, expliquent les systèmes de bord, les missions qu’il a remplies, et les évolutions techniques qu’il a connues au fil du temps. Il est aussi possible de monter dans le cockpit, fait rare dans la région. De quoi captiver les visiteurs, petits et grands, mais aussi inspirer des vocations. 

@crédit photo LP / Clémence Bauduin